Les paresseux du Costa Rica

Sommaire

1. Le paresseux, un des plus vieux mammifères
2. Le paresseux à gorge brune ou paresseux à trois doigts
   1. Le saviez-vous?
   2. La coloration de la tête
3. Le paresseux, un animal incroyable
4. Son régime alimentaire
5. En résumé
6. Le Paresseux à deux doigts
7. Où voir les paresseux au Costa Rica ?

Le paresseux est une des animaux les plus emblématiques du Costa Rica. Adoré des enfants et des familles, ce mammifère est un trésor biologique. Plongeons-nous dans le monde des paresseux du Costa Rica. Mais pas trop vite…

Le paresseux, un des plus vieux mammifères

Le paresseux est avec le fourmilier et le tatou un des plus vieux mammifères du monde. Il est apparu sur le continent américain il y a plus de 60 millions d’années. Sur les 6 espèces de paresseux que compte la planète, nous en retrouvons deux au Costa Rica. Le paresseux à trois doigts, aussi appelé le paresseux à gorge brune (Bradypus variegatus) et le paresseux à deux doigts (Choloepus hoffmanni).

Le paresseux à gorge brune ou paresseux à trois doigts

Le saviez-vous ?

Tous les paresseux ont 3 doigts aux pattes postérieures (arrières), c’est donc sur les pattes antérieures (avant) que nous pour observer soit 3 doigts, soit 2 doigts. Tous les doigts des paresseux sont munis de longues griffes qui leur permettent de s’aggriper solidement aux branches des arbres. Parlons tout d’abord du paresseux le plus commun au Costa Rica : le paresseux à gorge brune ou paresseux à trois doigts. Les trois griffes des pattes antérieures sont caractéristiques du paresseux à 3 doigts. Elles peuvent mesurer jusqu’à 6 cm de long. Elles sont aplaties latéralement et restent toujours parallèles les unes aux autres. Ses griffes lui servent également de défense en cas d’attaque d’un prédateur. Le paresseux à gorge brune est aussi reconnaissable par son pelage brun-vert. Les poils poussent du ventre vers le dos. Soit l’inverse des autres quadrupèdes. En effet, ayant la plupart du temps la tête en bas, la pluie peut ainsi s’écouler plus facilement. La fourrure du paresseux abrite un écosystème et une microfaune unique constitué d’algues et d’insectes. La structure même du poil du paresseux est particulière. En effet, plus le paresseux vieillit, plus son poil se craquelle. Les algues microscopiques profitent de ces micro cavités pour s’installer. Il s’agit là d’une évolution essentielle car la présence d’algues contribue au camouflage du paresseux. Chez le genre Bradypus, les mâles sont facilement identifiables car ils présentent une « tâche dorsale », une zone sans poil de couleur orangée appelée : speculum. Elle est rayée longitudinalement et peut être accompagnée de quelques marques latérales. Il s’agit d’une glande dont la fonction est encore mal connue.

La coloration de la tête est, elle aussi, caractéristique.

De couleur blanche sur le front et le haut du museau, elle est rayée de noire au niveau des yeux et horizontalement.

Le paresseux, un animal incroyable

• Le paresseux possède une petite queue trapue qui lui sert à creuser un trou dans lequel il déposera ses excréments lorsqu’il descend à terre.
• Le paresseux ne descend qu’une fois à terre tous les 8 jours. Il le fait soit parce qu’il n’y a plus rien à manger sur son arbre, soit pour déféquer. Il y perd environ 1 tiers de son poids. Ils déposent des petites crottes plus ou moins rondes et les recouvrent de feuilles. La femelle papillon, hôte commensal, en profite pour venir pondre dans les excréments. La chenille s’y développera ensuite. Ce n’est qu’après la métamorphose que le papillon rejoindra la cime des arbres pour se réinstaller dans le pelage des paresseux.
• Il est considéré comme étant un porteur sain de certains virus. Ils jouent ainsi le rôle de réservoir, ce qui a porté les scientifiques à leur porter une grande attention.
• Son pelage est un écosystème complexe : la structure de son poil, long, rêche, mal entretenu et l’humidité de son environnement permettent l’installation d’une microflore d’algues. Ces algues améliorent le camouflage et servent de nourriture aux insectes et aux acariens. Il est à noter que le paresseux n’a pas de puces. D’après des comptages réalisés au début du siècle dernier, plus de 120 papillons (Pyralidés notamment), 1000 coléoptères et d’innombrables acariens ont été trouvés sur un seul individu. (Source Vie Sauvage, étude de J.K Waage et R.C. Best).
• Le cou du paresseux.

Ils possèdent entre 8 et 9 vertèbres cervicales, lorsque le reste des vertébrés n’en compte que 7. Cela donne au paresseux une amplitude de rotation de la tête plus grande. Elle peut tourner à 90° à droite comme à gauche.

• Le paresseux possède 18 dents : 10 en haut et 8 en bas. Dépourvues de racines elles sont légèrement mobiles dans les gencives.
• Sa température normale est de 32°. A noter que sa température interne varie peu en fonction de la température extérieure.
• Il est bon nageur et il n’est pas rare qu’il se jette à l’eau pour s’échapper des prédateurs.
• Les principaux prédateurs du paresseux sont : l’aigle harpie (animal en voie d’extinction) et les félins.

Il possède des capacités de régénération de blessures très élevées et possède, comme les autres espèces du groupe xénarthres, une cage thoracique osseuse très solide, le protégeant des attaques mortelles chez d’autres espèces.

• Le rythme de vie du paresseux est très lent.

Il dort 14h par jour. Il est le plus actif vers minuit et très peu à l’aube. Il n’est pas rare de le voir bouger la journée. La lenteur de ses mouvements participe grandement à son camouflage et à sa survie.

• L’engoulevent pauraqué aurait l’apparence de la crotte d’un paresseux préhistorique : le Mylodon robustus. Certains ornitholoques pensent que l’oiseau « engoulevent pauraqué » connu au Costa Rica comme le cuyeo. Les Mylodon étant très commun il y a plus de 14 000 ans, cet oiseau a développé un camouflage identique à ces déjections de paresseux géants.
• Le cri de la femelle en rut est à l’origine de son surnom (connu comme le « Aï-Aî » dans certaines parties d’Amérique. Apparenté à un « Aïe », ce cri peut paraitre étrange voir terrifiant dans la forêt.
• Les paresseux sont des gibiers plutôt appréciés des indiens d’Amérique.

Son régime alimentaire

Il est végétarien, en majorité des feuilles. Il peut en manger environ 1 tiers de son poids. Etant assez léger, (environ 4kg). Il peut aller chercher assez loin sur les branches les feuilles dont il a besoin sans tomber. Il utilise ses bras et ses griffes pour rapprocher les branches de sa bouche. Il cueille toujours avec sa bouche et ses lèvres les feuilles. Au Costa Rica, il est fréquent d’entendre dire que le cecropia est l’arbre préféré des paresseux. Il possède en fait une grande variété d’arbres dont il se nourrit. Le cecropia ayant une frondaison peu dense, il est tout simplement plus aisé de l’y trouver. Leur digestion est également très lente, presque comme les ruminants. Ceci est dû au fait que les feuilles étant très peu nutritives, ils doivent en ingérer de grande quantité pour pouvoir y trouver leur besoin quotidien. Le paresseux possède un estomac volumineux qui comprend plusieurs chambres. L’ingestion de certaines plantes toxiques expliquerait son mode de déplacement très lent. Il serait « shooté ».  

En résumé

Nom (genre, espèce) : Bradypus variegatus Ordre : xénarthres Classe : Mammifères Taille : Petit, arboricole, 3 griffes au pattes antérieures et postérieures, pelage vert-brun avec une tache orangée sur le dos pour les mâles, tête foncée et blanche. Poids : de 4 à 4.5kg. Répartition : Du Honduras à l’Argentine. Habitat : Jusqu’à 1100 m d’altitude en forêt tropicale humide. Il est souvent observable près des points d’eau. Régime alimentaire : Herbivore folivore. Structure sociale : Solitaire. Saison de reproduction : Toute l’année. Gestation : 6 mois. Nombre de jeunes par portée : 1 seul et 1 fois par an. Longévité : jusqu’à 40 ans.  

Le Paresseux à deux doigts

Les espèces du genre Choloepus partagent la plupart des caractéristiques des autres paresseux. La plus grande différence vient du fait qu’ils n’ont que deux doigts aux pattes antérieurs et 3 aux pattes postérieures. Le paresseux à deux doigts est également plus grand et plus lourd que son cousin à 3 doigts. Il peut peser jusqu’à 8kg. Ils ont les bras moins longs et la queue ne dépasse pas du pelage contrairement au Bradypus variegatus. La couleur du pelage est plus claire, elle varie du brun au blanc avec les pattes plus sombres que le corps ? Le nez est nu et les narines bien séparées. Si sa vue et son odorat sont bon, on considère que son ouïe est mauvaise.  

Où voir les paresseux au Costa Rica ?

Ils sont observables à peu près partout sur le territoire entre 0 et 1100 mètre d’altitude. Les sites les plus fréquents pour en voir sont Tortuguero, le parc national Cahuita, les forêts de la région d’Arenal, Manuel Antonio et Sarapiqui. La petite astuce du guide vous dira qu’il regarde le plus souvent dans les arbres cecropia. N’ayant que peu de feuilles et très grandes, la grosse boule velue accrochée à une branche est très facilement reconnaissable. La présence d’un point d’eau non loin est également un bon indice. Si vous souhaitez être sûrs d’en voir, vous pouvez opter pour la visite de centre spécialisés comme le sont :

• Sloth Sanctuary à Cahuita

Véritable institution sur la côte Caraïbe, vous pouvez également participer à des journées de volontariat. Possibilité de donations. Ce centre de secours est de venu essentiel tant les paresseux sont victimes d’accidents (câbles électriques, accidents avec des véhicules, attaques de chiens, etc.)

• Sloth Institute à Manuel Antonio

Situé proche du plus grand centre touristique du Costa Rica, Manuel Antonio, le Sloth Institute s’est spécialisé dans la préservation des paresseux. Vous pouvez participer en tant que volontaire, faire des donations et adopter un paresseux.

• Ecocentro Danaus à La Fortuna

Situé à environ 3 km du village de La Fortuna, ce petite centre familial vous permettra de découvrir en toute tranquillité les paresseux dans leur milieu naturel.