Le Glossaire du tourisme durable

Glossaire : 

Anthropocentrisme : 

L’anthropocentrisme est une façon de voir le monde qui place l’humain au centre de tout et considère la nature comme une ressource à exploiter pour répondre aux besoins humains. La valeur qui est accordée aux éléments naturels repose uniquement sur leur utilité pour l’être humain. Plusieurs problèmes environnementaux en découlent (pollution, épuisement des ressources, perte de biodiversité, etc.). En éthique environnementale, qui se divise en deux branches (le biocentrisme et l’écocentrisme), on reconnaît plutôt le rôle de chacun de ces éléments dans le fonctionnement des écosystèmes. Le biocentrisme et l’écocentrisme proposent un changement de paradigme, une vision alternative où tous les êtres vivants (animaux, insectes et plantes) ont une valeur intrinsèque que l’être humain devrait apprécier et respecter (Asselin, 2021).

Bilan carbone : 

Le bilan carbone est l’inventaire des gaz à effet de serre (GES) émis ou captés par les activités d’une organisation, d’un territoire ou d’un individu sur une année. Il se mesure en tonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (éq. CO2) et il permet à une entreprise de parvenir à une bonne évaluation de ses émissions directes ou indirectes. Cet inventaire permet de concevoir et de mettre en place par la suite un plan d’action pour réduire ses émissions. C’est en général la première étape qui permet d’aboutir à un diagnostic de son empreinte carbone. Le point fort d’un bilan carbone est qu’il permet de prioriser des actions de réduction là où l’impact est le plus grand des émissions sur lesquelles on a le contrôle (ce qui peut différer selon les types d’organisations et les types d’activités). On peut aussi l’utiliser pour connaître les quantités d’émissions à compenser pour atteindre la carboneutralité (Asselin, 2021).

Biodiversité : 

La biodiversité correspond à la variété de toute vie sur Terre, sous toutes ses formes et fonctions. Elle désigne l’ensemble des êtres vivants terrestres, marins et aquatiques (plantes, bactéries, champignons et animaux) ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent. Elle représente aussi les interactions qu’ont les espèces entre elles et avec leurs milieux. La biodiversité joue un rôle essentiel au maintien de la vie sur Terre en fournissant oxygène, eau potable et nourriture, et en contribuant au bien-être des humains. En plus de fournir matières premières et énergie, ses bienfaits écologiques sont nombreux : régulation du climat, captation de gaz carbonique, purification de l’eau et de l’air, pollinisation, stabilisation de l’érosion, fertilisation des sols, pharmacopée, etc. Ces services rendus par la nature ont une valeur inestimable et ils doivent être reconnus pour qu’on puisse les protéger (Asselin, 2021).

Communautés autochtones : 

Les communautés autochtones sont les groupes sociaux constitués des habitants natifs d’un lieu. Dans le cas du Costa Rica, ceux qui étaient présents avant l’arrivée de la colonisation espagnole au XVIème siècle. On retrouve plus de 104 000 autochtones au Costa Rica, répartis en huit communautés : les Bribris, les Cabécares, les Malekus, les Choroteas, les Huetares, les Ngabes, les Bruncas et les Terrabas. Ils se partagent vingt-quatre territoires dans le pays. Tout projet de développement du tourisme autochtone doit être souhaité et porté par la communauté d’accueil, conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui encourage leur pleine participation pour toute question qui les concerne. Nous collaborons avec plusieurs groupes autochtones comme la communauté des Malekus qui a mis sur pied un projet dans le but de faire découvrir aux voyageurs leur manière de vivre et de voir le monde. Par exemple, dans la visite “apprentissage du Maleku” les visiteurs pourront en connaître davantage sur les pratiques culturelles de la communauté et également leur langue.

Compensation carbone : 

La compensation carbone dans le tourisme fait référence à une stratégie visant à réduire ou à compenser les émissions de gaz à effet de serre (GES) associées aux déplacements des touristes. L’objectif est de minimiser l’empreinte carbone des voyages en neutralisant les émissions de CO2 générées par les transports, l’hébergement, les activités et autres aspects du voyage. Les émissions de gaz à effet de serre associées à un voyage particulier peuvent être calculées ; cela comprend les émissions provenant des vols, des trajets en voiture, des hébergements, des activités touristiques, etc. Pour cela, nous sommes en mesure de vous proposer des voyages responsables ou nous avons calculé toute la production de CO2 et la manière de contrebalancer ses effets. Par exemple, le vol de Paris Charles-de -Gaulle à San José Juan Santa Maria est de 3.626 tonnes de CO2 pour 2 passagers pour un vol aller-retour. Le coût d’une compensation a ainsi été intégré dans le voyage soit 27.20 USD. De plus, 1% du montant total des voyages est réinvesti dans des actions sociales et environnementales. Grâce à cela en 2023 nous avons été capables de financer un moteur de bateau pour que la communauté de pêcheurs de l’île de Chira dans la péninsule de Nicoya puisse se déplacer de manière efficace afin de nettoyer les déchets déversés dans la mer.

Consommation responsable : 

La consommation responsable s’apparente à l’approvisionnement responsable, à la différence qu’elle désigne les choix des consommateurs plutôt que ceux des organisations. Il s’agit, pour le consommateur, de prendre en compte les critères du développement durable plutôt que simplement le rapport qualité-prix dans ses décisions d’achat. Ainsi, la consommation responsable est à la fois respectueuse de l’environnement, bénéfique pour l’économie locale, bonne pour la santé, ainsi que positive pour la société aujourd’hui et pour les générations à venir (Asselin, 2021). De notre côté, nous favorisons la consommation responsable en proposant à nos futurs voyageurs des hébergements et des activités qui tiennent compte de leur impact social et environnemental.

Cosmovision : 

Le terme  cosmovision est utilisé majoritairement en Amérique latine pour décrire la manière de percevoir et d’interpréter le monde et les pratiques culturelles d’une communauté.  C’est une vision de l’univers qui englobe les croyances, les valeurs, les traditions et les mythes. La cosmovision va au-delà de la simple perception sensorielle pour inclure des aspects métaphysiques, spirituels et philosophiques. Elle influence la manière dont les individus d’une culture donnée comprennent leur place dans l’univers, leurs relations avec les autres êtres vivants, la nature et le sacré, ainsi que leur compréhension du temps, de l’espace et de la réalité. Dans de nombreuses communautés autochtones, la cosmovision est souvent étroitement liée à la relation avec la nature et l’environnement, ainsi qu’à des pratiques rituelles et cérémonielles visant à maintenir l’harmonie et l’équilibre avec l’univers. La cosmovision n’est pas figée et peut évoluer au fil du temps en réponse à des changements sociaux, culturels, environnementaux et historiques.

Défolklorisation : 

La défolklorisation est un mouvement culturel et social qui cherche à rétablir l’intégrité des traditions, des croyances et des pratiques culturelles d’une communauté spécifique, en rejetant les distorsions et les représentations superficielles qui ont été créées par des influences extérieures. Cela implique souvent un retour à l’essence véritable de la culture, en mettant l’accent sur la compréhension et le respect des valeurs, des coutumes et des connaissances qui ont été transmises. La défolklorisation vise à contrer l’appropriation culturelle, qui est souvent caractérisée par l’utilisation sélective et décontextualisée d’éléments culturels par des personnes extérieures à la communauté d’origine, sans reconnaissance ni respect pour leur signification profonde. En réaffirmant les racines culturelles et en redonnant la voix aux membres de la communauté, la défolklorisation cherche à restaurer la dignité et la souveraineté culturelle, tout en promouvant la préservation et la revitalisation des traditions culturelles menacées. Nous mettons un point d’honneur à nous assurer que nos prestataires ne participent pas à quelconque type d’appropriation culturelle et nous soutenons les communautés autochtones dans leur processus de défolklorisation.

Destination touristique :

On entend par destination touristique un espace physique délimité ou non selon des critères administratifs et/ou d’analyse dans lequel le visiteur peut passer la nuit. C’est le groupement (au même endroit) de produits/services et d’activités/expériences le long de la chaîne de valeur touristique. Une destination réunit différents acteurs et peut entrer dans un réseau pour former des destinations plus vastes. L’image et l’identité de la destination en sont des caractéristiques immatérielles pouvant influer sur sa compétitivité sur le marché (ONU Tourisme, 2008).

Écologie politique :             

Ce courant, dans lequel Morpho se situe, se caractérise par une volonté d’articuler les questions environnementales, politiques et sociales (Foyer & Dumoulin, 2013 : 94). L’écologie politique (Blaikie, 1999) désigne donc un large mouvement social et politique pour la justice environnementale, plus forte en Amérique latine que sur les autres continents (Martinez Alier, 2015 : 68).

Érosion côtière : 

L’érosion côtière est un phénomène naturel qui se caractérise par la perte progressive de matériaux constituant les plages, les dunes et les falaises. Ce processus lent et graduel entraîne un recul du trait de côte et un abaissement des plages, ce qui peut représenter un risque pour les habitations et les infrastructures situées à proximité du littoral. L’érosion côtière est causée par l’action combinée de plusieurs facteurs, naturels ou anthropiques, qui agissent à différentes échelles de temps et d’espace. Parmi les facteurs naturels, on peut citer la topographie, la bathymétrie, la géologie et le type de côte, ainsi que les paramètres hydrodynamiques (marée, houle, courants, énergie des vagues) et météorologiques (vent, précipitations, températures). Cependant, l’érosion côtière est souvent exacerbée par des facteurs anthropiques, qui s’ajoutent aux facteurs naturels. Pour les côtes d’accumulation, cela peut inclure les extractions de sédiments dans les dunes, les plages et les avant-plages, la construction de barrages sur les cours d’eau qui réduisent les apports de sédiments, et les aménagements côtiers qui perturbent la dérive littorale naturelle ou bloquent les échanges sédimentaires entre avant-plage, plage et dune. Pour les côtes d’ablation, cela peut inclure l’artificialisation des sols qui accentue le ruissellement et fragilise les falaises, ainsi que les ouvrages de protection du trait de côte qui peuvent accentuer les effets de bout et accélérer l’abaissement de la plate-forme rocheuse ou l’accumulation de pied de falaise. En somme, l’érosion côtière est un phénomène complexe qui résulte de l’interaction de multiples facteurs naturels et anthropiques. Il est donc important de prendre en compte tous ces facteurs pour comprendre et prévenir les risques liés à l’érosion côtière.

C’est pourquoi dans le choix des hébergements que nous sélectionnons nous prenons également en compte ce paramètre afin de mesurer la durabilité de l’ouvrage. Il est évident que l’étude géomorphologique du chaque site n’est pas de notre ressort ni de notre compétence, mais nous avons une approche visuelle des impacts provoqués par certains ouvrages côtiers.

Extractivisme : 

L’extractivisme est un mécanisme qui implique l’exploitation des ressources naturelles et des matières premières dont les conséquences sont désastreuses et pour l’environnement et pour les travailleurs.ses. Le sociologue décolonial Portoricain Ramón Grosfoguel (2015) précise que l’extractivisme a des conséquences non seulement sur la destruction écologique, mais aussi sur le niveau de violence qui se traduit par le déplacement des communautés et de leurs territoires. Pour ce chercheur, l’extractivisme en Amérique latine remonte à la période de l’expansion coloniale européenne, en 1492, avec l’apparition du système capitaliste qui consiste en l’accumulation des richesses, biens matériels ou immatériels. Ce parallèle établi entre colonialisme et capitalisme permet de comprendre l’extractivisme comme un mécanisme de pillage et d’appropriation coloniale et néocoloniale. Ramón Grosfoguel va jusqu’à avancer que l’extractivisme ne se limite pas à l’extraction de minéraux ou de pétrole, mais qu’on peut retrouver de l’extractivisme agraire, forestier, voire même halieutique.

Extractivisme touristique  : 

L’extractivisme touristique fait référence à une pratique dans l’industrie du tourisme où les destinations sont exploitées de manière intensive pour en extraire des ressources économiques, généralement au détriment de l’environnement, des communautés locales et de la culture régionale. Cela peut se manifester par une surutilisation des ressources naturelles, une exploitation excessive des sites touristiques, une dégradation de l’environnement, une exploitation des populations locales sans bénéfices équitables, et une marchandisation excessive de la culture locale. L’extractivisme touristique se concentre principalement sur l’exploitation à court terme des ressources touristiques sans considération adéquate pour leur préservation à long terme. Pour aller à l’encontre de ce phénomène, nous privilégions les petites et moyennes entreprises locales et les circuits courts dans nos offres de produits touristiques.

Extractivisme culturel : 

L’extractivisme culturel implique une dépossession culturelle, tout comme l’extractivisme direct implique une dépossession de ressources naturelles. Le but est, une fois de plus, d’accumuler un maximum de capitaux dans l’objectif d’obtenir un rendement économique important. Dans le tourisme, l’extractivisme culturel est intrinsèquement lié à l’appropriation culturelle contre laquelle nous nous battons.

Greenwashing : 

Cela consiste à mettre en avant des arguments écologiques pour se forger auprès du public une image écoresponsable, alors que la réalité des faits ne correspond pas, ou insuffisamment, à la teneur explicite ou implicite des messages diffusés.

Impact :

Les termes « répercussion » et « impact » sont des synonymes; « impact » étant largement utilisé, mais parfois considéré comme un anglicisme. Ces termes désignent les effets positifs et négatifs des activités d’une organisation, jugés en se référant à ce qu’aurait été la société ou l’environnement sans celles-ci. Les impacts peuvent être intentionnels ou non, avoir des effets à court terme ou à long terme, ou être irréversibles. Par exemple, la création d’une aire naturelle protégée ouverte aux activités récréotouristiques peut avoir des impacts positifs sur la santé et les occasions d’emploi de la communauté locale, mais avoir certains impacts négatifs sur la faune et la flore si la fréquentation est importante et mal dirigée (Asselin, 2021). Pour contrôler notre impact et celui de nos voyageurs, nous assurons un contrôle qualité auprès de nos prestataires pour nous assurer que notre manière de travailler est en accord avec les valeurs sociales et environnementales   des communautés avec lesquelles nous collaborons.

Patrimoine et matrimoine culturel matériel et immatériel :   

Le patrimoine et matrimoine culturel, matériel et immatériel, désigne l’ensemble des biens culturels et des traditions hérités du passé et considérés comme ayant une valeur significative pour une communauté, une société ou une nation. Ils englobent un large éventail d’éléments, notamment les monuments historiques, les sites archéologiques, les objets d’art, les pratiques culturelles, les savoir-faire traditionnels, les récits mythologiques, les danses, les musiques, les festivals, et bien d’autres manifestations culturelles. Au Costa Rica, le patrimoine et le matrimoine culturel matériel comprennent des sites archéologiques précolombiens, des bâtiments coloniaux espagnols, des églises historiques, des ponts anciens, des maisons traditionnelles, des musées, des archives historiques, des monuments commémoratifs, ainsi que des collections d’art et d’artisanat autochtone. Le Costa Rica possède également un riche patrimoine et matrimoine  culturel immatériel, comme des traditions culinaires, des festivals, des danses traditionnelles, des croyances et des langues autochtones , et d’autres formes d’expression culturelle qui font partie intégrante de l’identité nationale et de la diversité culturelle du pays. Notre agence s’assure de mettre en valeur ces différents patrimoines et matrimoines. L’emploi du terme matrimoine vise à équilibrer la représentation historique et culturelle en mettant en évidence les contributions des femmes dans divers domaines, tels que l’art, la littérature, la science, la politique et d’autres aspects de la société. C’est une façon de reconnaître et de valoriser l’histoire et l’influence des femmes dans le développement de la civilisation et des cultures humaines.

Pression anthropique : 

La pression anthropique fait référence à l’ensemble des actions et des influences exercées par l’homme sur l’environnement naturel. Ces pressions sont souvent le résultat des activités humaines telles que l’urbanisation, l’industrialisation, l’agriculture intensive, la déforestation, la pollution, la surconsommation des ressources naturelles ou le changement climatique d’origine humaine. L’impact de la pression anthropique peut être négatif et avoir des conséquences graves sur les écosystèmes naturels, la biodiversité, les ressources en eau, la qualité de l’air, le climat, et finalement sur la santé humaine. C’est pour ces raisons que nous essayons au maximum de proposer des destinations qui sortent des sentiers battus pour ne pas surpeupler des sites déjà très sollicités par la demande touristique.

Prestataires responsables :

Ces hébergements ou activités respectent non seulement les normes traditionnelles de durabilité, telles que la gestion des déchets et de l’énergie, ainsi que la mise en place d’infrastructures à faible impact environnemental, mais mettent également en valeur les connaissances des habitants locaux sur la faune, la flore, les cultures et les modes de vie des communautés environnantes. De plus, une partie des bénéfices peut être réinvestie dans des projets responsables au sein de la communauté ou en faveur de la préservation de la nature.

Prestataires ruraux : 

Les prestataires ruraux adoptent les mêmes principes que les prestataires responsables, mais en étant situés dans des régions rurales, les retombées économiques de leurs activités profitent directement aux familles de ces communautés, car les propriétaires de ces établissements sont tous originaires de la zone dans laquelle ils travaillent.

Tourisme responsable : 

Le tourisme responsable met en avant les traditions et l’identité des communautés en promouvant l’utilisation de produits régionaux et biologiques, ainsi qu’en mettant en avant les cultures locales. Cette approche touristique favorise le développement des familles en offrant aux visiteurs une expérience authentique en contact avec la nature et les sociétés autochtones. De plus, une grande importance est accordée à la minimisation de l’impact négatif sur les ressources naturelles et culturelles du pays d’accueil.

Tourisme rural : 

Le tourisme rural est un type d’activité touristique dans lequel l’expérience du visiteur mobilise une large gamme de produits généralement en rapport avec les activités de nature, l’agriculture, la culture et les modes de vie ruraux, la pêche sportive et les excursions.

Les activités de tourisme rural se pratiquent dans des environnements non urbains (ruraux) et présentent les caractéristiques suivantes :

  •  une faible densité de population
  •  des paysages et des terres à vocation essentiellement agricole et sylvicole
  •  une structure sociale et des modes de vie traditionnels.

(ONU Tourisme, 2008).

Voyageur responsable : 

Un voyageur responsable prend conscience de l’impact de ses voyages sur l’environnement et sur les communautés locales qu’il visite. Il agit de manière à minimiser les effets négatifs tout en maximisant les bénéfices positifs et il prend des mesures pour réduire son empreinte écologique lors de ses déplacements. Cela peut inclure le choix de modes de transport à faible impact environnemental, la réduction de la consommation de ressources naturelles comme l’eau et l’énergie, et la minimisation de la production de déchets. Il favorise l’économie locale en choisissant de dépenser son argent dans des entreprises et des initiatives dirigées par des habitants plutôt que dans des chaînes internationales. Cela peut inclure l’achat de produits locaux, le recours à des guides et des services fournis par des résidents, et le séjour dans des hébergements de propriété locale. Avant chaque voyage avec Morpho, nous envoyons à nos futurs visiteurs une charte de bonne conduite pour adopter des pratiques responsables lors de leurs vacances.

 

Les valeurs de Morpho et comment nous envisageons et pratiquons le tourisme

Nous nous efforçons de pratiquer un tourisme responsable et nous nous assurons que nos prestataires soient dans la même lignée de pensée et d’actions que nous. Nous vous proposons ici de détailler certains termes pour vous donner une idée plus concrète des actions que nous menons et la manière dont nous envisageons et concevons le tourisme et l’impact de notre agence au Costa Rica. À l’heure du changement climatique, mais aussi du greenwashing, l’écotourisme et ses synonymes (tourisme durable, tourisme rural, tourisme solidaire, tourisme culturel, etc..) peuvent parfois être utilisés à mauvais escient et c’est pour cela que nous vous proposons de vous présenter notre vision critique du tourisme pour que vous ayez toutes les cartes en main au moment d’organiser votre voyage.

La notion d’écotourisme apparait en 1980 et arrive en réponse aux tensions qui existent entre le développement touristique et la dégradation environnementale. Marie Lequin (2002) note que les études sur l’écotourisme ont mis en évidence que les touristes adeptes de ces pratiques montrent un grand intérêt pour visiter des espaces naturels peu perturbés par l’action humaine. On observe une « valorisation morale de la nature “sauvage” qui est intrinsèquement liée à sa rareté́ » (Lequin, 2002 : 41). Plusieurs valeurs écotouristiques sont promues par les politiques publiques, les tour-opérateurs et également les ONG comme le voyage vers des zones naturelles encore préservées, le contrôle de son impact sur son passage (la construction d’une conscience environnementale) et le retour des bénéfices économiques pour les communautés locales et la conservation environnementale (Léonard, 2019 : 413).

Dans les années 1990, le développement durable s’impose comme la nouvelle manière de faire du tourisme. En 1987 est écrit le rapport Brundtland, Our Common Future, par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU. Ce rapport utilise pour la première fois l’expression sustainable development et servira de base de travail pour le Sommet de la Terre en 1992.

Malgré cette nouvelle manière de faire et de voir le tourisme, il subsiste un paradigme du développement, car les humains et la nature sont envisagés comme des ressources capitalisables, donnant une valeur économique à la nature (Léonard, 2019 : 412). La durabilité n’est donc pas neutre, mais bien attachée au concept de gouvernance, car elle implique une coopération entre l’État et le secteur privé. Alors la durabilité « ne signifie pas protection de la nature, mais plutôt de la survie humaine, qui elle dépend de la pérennité des ressources pour garantir le développement du système économique actuel. Conceptualiser le développement durable de cette manière permet de mettre en perspective ces pratiques avec un modèle capitaliste néolibéral qui se base sur le legs de la gouvernance étatique aux ONG et au secteur privé en privatisant les ressources naturelles (Léonard, 2019 : 412). L’instauration de telle pratique met alors en sourdine les modes de vie et les savoirs des communautés locales et des autochtones pour instaurer la pensée unique occidentale de la protection de l’environnement.

Se pose alors la question : un tourisme durable oui, mais pour qui ? La durabilité sert les intérêts des gouvernements et des pays occidentaux, car cette pratique devient un nouveau produit de marchandisation de l’économie capitaliste. Ce modèle néolibéral impose un nouveau mode de développement touristique et monopolise les capitaux économiques. Alors oui, le tourisme est une activité qui favorise le développement régional, mais il maintient, malgré tout, le capitalisme à une échelle globale grâce aux flux monétaires, de personnes et de marchandises (Marin & al. 2020 : 234). Le tourisme, né dans le contexte du développement du capitalisme et des sociétés industrielles, est donc associé à une pratique de la modernité par excellence. Le développement durable promeut également la notion de besoins essentiels des communautés réceptrices. Le but serait de se développer économiquement tout en respectant ces dits besoins. Le rapport Brundtland le définit comme étant « un développement économique qui satisfait les besoins de chaque génération, à commencer par ceux des plus démunis, sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs » (Brundtland, 1987 : 24). Malgré tout, force est de constater que l’emploi de cette notion peut être mis en avant pour justifier des projets qui finalement ne sont pas durables.

C’est donc en connaissance de ces éléments économiques, culturels et sociaux sur l’industrie globale du tourisme que Morpho décide d’agir en faveur d’un tourisme responsable, en accord avec les communautés locales et respectueux de l’environnement.

Le voyage responsable offre une manière enrichissante et significative d’explorer le monde tout en contribuant à sa préservation. À travers nos partenaires engagés, nous vous invitons à vivre des expériences de voyage authentiques et durables, qui laissent une empreinte positive sur les destinations que vous visitez.

Pour en apprendre davantage sur notre vision du tourisme, nous vous proposons ci-dessous un glossaire qui répertorie des notions qui nous semblent pertinentes à avoir en tête lors d’un voyage au Costa Rica.

 

Bibliographie : 

Asselin, C., Domergue, N., F. Kingston, A., Renaud, L. et Turner G. (2021). Lexique du Tourisme durable du Québec, Alliance de l’industrie touristique du Québec.

URL : https://tourismedurable.quebec/lexique/

 

Blaikie, P. (1999). A review of political ecology: Issues, epistemology and analytical narratives. Zeitschrift fur Wirtschaftsgeographie, volume 43(3- 4), 131-147.

DOI : 10.1515/zfw.1999.0009

 

Brundtland, G.H. (1987) Our Common Future: Report of the World Commission on Environment and Development. Geneva, UN-Dokument A/42/427.

http://www.un-documents.net/ocf-ov.htm

Foyer, J. et Dumoulin Kervran, D. (2013). L’environnementalisme social mexicain : une version endémique de l’écologie politique. Écologie & politique, volume 46, 83-94.

URL: https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique-2013-1-page-83.htm

 

Grosfoguel, R. (2015). Del extractivismo económico al extractivismo epistémico y ontológico. Revista Internacional de Comunicación y Desarrollo, volume 4, 33-45.

DOI: 10.15304/ricd.1.4.3295

Martínez, Alier, J. (2004). El ecologismo de los pobres, conflicos ambientales y lenguajes de valoración. Editions Icaria, Antrazyt, ecologismo.

Lequin, M. (2002). L’écotourisme : expérience d’une interaction nature–culture. Té oros, volume 21(3), 38–42.
DOI : 10.7202/1072501ar

Léonard, N. (2019). Développement durable, économie verte et pratique néocoloniale :l’écotourisme au Costa Rica. Insurgencia : revista de direitos e movimentos sociais, volume5 (1), 408-433.

DOI : 10.26512/insurgencia.v5i1.28

 

Marin Marin, A. I., Palafox, Munoz, A. V. et Zizumbo, L. (2020). Colonización turística de Quintana Roo, México: entre la apropiación de la naturaleza y el territorio. Boletín Geocrítica Latinoamericana (5), 232-251.
URL: http://hdl.handle.net/20.500.11799/109838

 

ONU Tourisme, (2008). Glossaire, Normes des Nations Unies de mesure du tourisme.

URL : https://www.unwto.org/fr/glossaire-de-tourisme