Les Fêtes typiques de Santa Cruz dans la région de Guanacaste
(du 14 au 21 janvier 2024) Depuis plus de 100 ans, dans la province de Guanacaste à Santa Cruz, on célèbre le christ au mois de février, le Santo Cristo de Esquipulas. C’est une immersion dans cette fête traditionnelle que nous vous proposons.
L’arrivée se fait de nuit. Au loin, on aperçoit déjà de grands projecteurs qui éclairent le ciel. Entrant dans le centre-ville, on croise des ticos vêtus comme de vrais cow-boys : chapeaux en cuir et bottes style santiags, on est tout de suite plongé dans l’ambiance. Les stands de nourriture avec brochettes et pupusas traditionnelles du Nicaragua sont très alléchants.
Nous nous dirigeons ensuite vers le redondel, c’est l’arène dans laquelle les cowboys monteront les taureaux dans les prochains jours. La fiesta a officiellement commencé ; un groupe de musique local fait l’animation, le public en folie pousse des cris aigus “aiiiiiiii aiiiiiii”. Les musiciens jouent de la marimba, en utilisant un xylophone fait en bois de palmier et de bambou ainsi que des maracas et des tambours. Guayo, originaire de Guanacaste nous explique le sens de ces cris :
“Ce cri est typique de la région et de ses paysans. À l’époque, quand les hommes avaient un peu trop bu et voulaient se battre, ils se mettaient à pousser ce cri pour prévenir leur adversaire que le combat pouvait commencer. Maintenant c’est un cri de fête et de rassemblement. Enfin, je te déconseille de le faire dans des zones rurales très reculées si tu ne veux pas avoir de mauvaises surprises haha.”
Le lendemain, les choses sérieuses commencent ! Nous sommes de retour dans l’arène, mais cette fois dans les gradins, car nous attendons avec impatience l’arrivée des taureaux. L’accès est payant, mais ceux qui le souhaitent peuvent se mettre dans l’arène avec les taureaux ou le long des barrières… Très peu pour moi !
Les deux prochaines heures sont riches en émotions ! Les fermes d’élevage de boeufs de la région présentent leurs bêtes et un taureau est monté par élevage. Les monteurs tiennent au maximum quelques minutes sur le dos du taureau. Ensuite les cow-boys arrivent à cheval pour attraper le taureau par les cornes avec un lasso et le ramener dans son enclos. Le mouvement de bras avec le lasso est très impressionnant ! Contrairement aux corridas espagnoles, le taureau n’est pas tué et sert plutôt ici de publicité pour montrer aux habitants sa beauté et donc la qualité du produit de l’élevage. Pendant la monte, le public continu aiiiiii aiiiiii et vers 23 heures le show s’arrête.
Guayo nous explique que sur 100 taureaux environ un seul est bon pour être monté ; ils peuvent peser jusqu’à 700 kg et le plus gros du pays est à Nicoya, il s’appelle Quintana et pèse 900 kg ! Il nous raconte que petit, dans la ferme familiale, son père le faisait monter sur des vachettes. Mais, dès qu’il a commencé à grandir, il a arrêté de le faire, car il craint trop cet animal majestueux et imposant.
Parfois on peut avoir peur que la région de Guanacaste soit trop américanisée par le tourisme, mais ce genre d’évènement nous rappelle l’importance des pratiques locales dans ces zones rurales.
Alors ouvre l’œil, car un saint peut en cacher un autre… Ici vous ne serez jamais à l’abri d’une célébration, pour découvrir un nouveau pan de la culture costaricienne.
